Samedi 26 avril, Quelque part dans le ciel entre Casablanca et Dakar.
Je n’arrive décidément pas à dormir, trop énervée, excitée…Pourtant,
il le faudrait : couchée hier à à 2h du matin pour boucler les valises,
levée à 7h, il est presque minuit et notre troupeau de gazelles a encore
quelques heures de vol et je ne sais quels moyens de transport encore devant
lui !
Le voyage, enfin, l’aventure dont je rêvais est enfin à
portée de mes doigts, j’y suis, je n’ai plus qu’à me laisser porter. Je vole
vers ma Sénégazelle !
Le début de l’expérience a commencé à l’aéroport d’Orly par
la rencontre avec une vingtaine de filles. Le contact est passé tout de suite,
évidemment de nombreux points communs nous rassemblent lorsqu’on choisit un tel
projet ! Les gazelles de Strasbourg m’ont accueilli avec beaucoup de
chaleur et de joie. La bonne humeur régnait Porte C devant l’enregistrement des
bagages.
Puis j’ai
rencontré Marie, Stéphanie, Michelle, Christelle, Elisabeth, Martine,
Dominique, Céline…..toutes aussi sympathiques les unes que les autres...
Enfin, j’ai fait la connaissance de l’équipe de choc, la
fine équipe, l’équipe « boulette », appelons-là comme on voudra :
Gaëlle et Julie, Cathy et sa fille Louise – bref, l’équipe dont je ferai
moi-même partie et avec qui je partagerai beaucoup d’émotions fortes, des
larmes de joie et beaucoup de gaieté.
Il y eut évidemment des petits groupes comme le nôtre, qui
se sont créés, ou qui existaient déjà mais le noyau dur m’a semblé toujours
constitué de ces 62 filles. J’ai toujours ressenti un groupe soudé jusqu’à la
dernière course…
Escale A Casablanca où l’on retrouve le « reste »
du groupe des 63 gazelles, venu de Bordeaux, Marseille ou Nantes
Des peluches
seront distribuées la semaine suivante dans des structures d’accueil pour
petits. Les deux zozos qui trônent sur le tas de doudous appartenaient à Mathis
et Léo-Paul.
Lundi 28 avril, quelle journée !
école de M'Bam 450 enfants
C’est
avec beaucoup d’émotion que j’ai rejoint le groupe de gazelles ce matin afin de
me positionner sur la ligne de départ. J’ai souvent imaginé ce moment ou
regardé les photos et vidéos de ce top départ lancé par Jean Michel Ferron, le
directeur technique de la course.
Ce matin, j’y étais vraiment, des
larmes d’émotion coulent sur mes joues, ce sont des larmes de joie, quelle
chance j’ai d’être là. Les premiers pas sont comme un envol, le départ est
rapide, il fait très chaud et déjà, au bout de 20 minutes, c’est avec une
élévation de la chaleur qui nous tombe soudainement dessus qu’il faudra composer afin de
parcourir le reste des km.
Mais
bon sang, que c’est bon de se dire « Je cours sur la terre africaine, au Sénégal
et je vais distribuer des fournitures aux écoliers ! ». Nous traversons un terrain terreux,
sablonneux, un village, les gens nous saluent, les enfants nous tapent dans les
mains, des sensations nouvelles et chaleureuses jamais ressenties lors d’une
course.
A environ 1 km de l’arrivée, j’entends des tam-tam, des
djumbés, des chants et des cris. Il reste une centaine de mètres, j’aperçois
les banderoles de la Sénégazelle et
surtout une horde d’enfants scande « les filles, les filles… » en
frappant dans les mains. Evidemment, nous partageons beaucoup d’émotion
lors de cette ligne d’arrivée.
Les couleurs du drapeau du Sénégal hissé haut dans les branchages du fromager |
Je présente alors à une classe de CM1 le jeu des
homonymes et le recueil de contes que mes élèves ont fabriqué avec beaucoup de
soin, d’attention et de motivation. Je pense très fort à eux à ce moment-là.
Retour
au village en charrette, le moyen de locomotion le plus habituel mais pas le
plus confortable ! Moi ça me va bien !
De nombreux baobabs parsèment le paysage désertique entre deux villages.
C'est au marché de Foundiougne que s'arrêteront nos voitures à 4pattes et 4 roues.
Quelques échoppes à Foundiougne |
En
fin d’après- midi, nous sommes allés faire une balade en pirogue sur le Siné Saloum.
Notre destination était un petit village de pêcheurs à qui nous allions rendre visite et apporter
quelques présents.
Cette
fin de journée fut un moment mémorable, nous y avons vécu nos premiers éclats
de rire entre copines !
Oui,
je sais, je ne suis pas très bien coiffée ! Cet épisode m’a valu le
maillot de la boulette : le maillot rose. La pirogue dans laquelle nous naviguions
n’était pas très étanche et il fallait sans cesse écoper, ce que j’ai bien
sûr fait quand mon tour fut venu. Prise dans mon élan, j’ai jeté l’écope dans
le fleuve, adieu l’écope et l’écopage, croisons les doigts pour que nous ne
coulions pas !!!!
La doyenne du village, Sage à qui nous avons remis le sac de
cadeaux. Elle assurera la distribution auprès des villageois.
Les enfants adorent être pris en photo. Ils peuvent ainsi se
voir sur l’écran, cela leur plait énormément. Cette technologie ne fait
évidemment pas partie de leur quotidien.
Mardi 29 avril, étape du baobab
école de Gagué Bocar 237 enfants
Ce
mardi était le jour de l’étape la plus longue (11 km 400) et donc la plus difficile à
supporter du point de vue de la chaleur. La ligne d’arrivée se trouve au pied d’un
immense et majestueux baobab et surtout au terme d’une ligne droite d’environ 7
km, infinissable le long du fleuve Saloum.
Cette
course était MA course. Je me sentais bien dès le début, poussée par une force
dont je reconnaissais les signes. Lorsque j’arbore mon maillot des coureurs de
fonds, je ne suis pas seule dans ma tête !. D’ailleurs, Didier, le journaliste du staff l’a
très bien compris et je le remercie pour le très bel article qu’il a rédigé.
Pour
parfaire le tout, je finis 8ème au classement du jour, même si l’objectif
n’est pas le chrono, je ressens une certaine fierté personnelle et je sais que
là-bas, sur l’autre continent, les miens sont fiers de leur épouse, de leur
maman, de leur fille, de leur sœur, de leur gazelle d’Andaine !
( faire défiler jusque bas de page)
Il n’y
a pas de mots pour décrire ce qui se passe dans ma tête quand je franchis cette
première ligne d’arrivée mais une chose est sûre : je suis heureuse !
Accueil
par une grande fête de danses, de
chants et de percussions improvisés dans l’école de Gagué Bocar.
Annie, notre médecin, se laisse guider
Cette fois-ci, le retour au village se fera en taxi brousse.
un margouillat |
le Fromager |
kapok, enveloppe de fibres naturels qui entoure le fruit du fromager |
scène de vie quotidienne dans les ruelles de Foundiougne |
le dispensaire |
Nous avons été invités par Madelaine et sa famille à boire le thé |
Coucher de soleil sur l'entrée de l'hôtel |
Mercredi 30 avril
M'Bellane 127 enfants
Ce matin- là, Jean-Michel nous dit nous avoir réservé une
surprise et nous a demandé de faire une petite valise car notre campement s’installerait
ailleurs, encore plus près du fleuve mais avant, place à l’étape 3 de la course !
Une fois n'est pas coutume, c'est en pirogue que nous accosterons sur l'île.
Découverte de l'île M'Bellane |
Dotation des fournitures sur l'île
Préparation de notre repas :
Hommage à la femme Sénégalaise |
Jeudi 1er mai
Thiaré : 367 enfants dotés
vendredi 2 mai
Ecole de Soum : 698 enfants dotés
Au départ de la dernière course, l'émotion se fait sentir, on sait que c'est la dernière. Les gazelles décident qu'à la fin de cette course, chacune d'entre nous ira rechercher les dernières. L'arrivée devant l'école de Soum a été un grand moment.L'école de Soum nous a réservé, comme toutes autres écoles de la semaine, une gande fête pour nous recevoir. On assiste à un tournoi de lutte, sport traditionnel très populaire et très spectaculaire au Sénégal. (làmb en woloff)
Le soleil se couche sur Foundiougne, dernière nuit à repenser à toutes ces belles rencontres...
Samedi 2 maiNous passions devant tous les jours. Ce matin-là, c'est le coeur serré, les yeux rougis de larmes que nous montions dans le bac qui traverse le fleuve et qui allait tout doucement nous éloigner de cette semaine merveilleuse. Le regard brouillé et noyé, au revoir Evelyne, Christine, Roland, Benoit, puis Annie, Cathy, Rassoul, Samba et enfin Jean-Michel, Didier, Anne, Clémence, Pablo, toute l'équipe du staff qui a été extraordinaire.
Et le gros camion chargé de sel là, il embraque avec nous ? .......
Avant de prendre l'avion à Dakar pour le retour, nous avons visité L’île de Gorée, un symbole fort de l’histoire de l’esclavage. C’est dans lieu de torture que bon nombre d’esclaves ont séjourné.
La maison des esclaves
représente un lieu symbolique de la traite négrière, c’est en effet la
dernière esclaverie existante à Gorée. Elle fut construite en 1776 par les Hollandais et a été instituée patrimoine mondial par l’UNESCO.
C'est sur cette visite ainsi qu'une soirée entre gazelles que s'est achevé en théorie ma Sénégazelle.
Elle restera à jamais gravée en moi. Toutes ces rencontres m'ont bouleversées ; un sentiment de frustration accompagne souvent ma nostalgie : pourquoi ne pas donner plus, nous qui avant tant...à eux qui ont si peu, voire rien.
Avec ce petit garçon, moi la "toubab", je dis aussi "merci la Sénégazelle" !
Merci aussi à toute l'équipe organisatrice : Jean-Michel, Evelyne, Roland, Christine, Cathy, Annie, Didier, Anne, Clémence, Benoit, Rassoul, Samba. Chacun d'entre eux a passé du temps avec nous, ils vivaient l'aventure avec autant d'énergie que nous (sinon plus). Merci de toutes vos petites attentions !